Des mots d'Alicante qui se sont même propagés à d'autres parties du pays. Voici une liste avec une dizaine de mots les plus utilisés et leur signification :
- Achavo : un classique du vocabulaire d'Alicante. C'est une interjection qu'on pourrait traduire par "vas-y" ou "bien vas-y". Habituellement pour souligner quelque chose qui surprend. Exemple : "Je déteste la chaleur."
- Chopar : Terme qui est également utilisé à Valence comme synonyme de se mouiller ou de se tremper. "Nous nous sommes écrasés, nous nous sommes trempés."
- espolser : Ce terme d'usage courant dans la province (et dans d'autres parties de la Communauté valencienne) apparaît dans le RAE. Cela signifie "expression de colère" ou "reniflement" par rapport à l'animal qui siffle. A Alicante, le second sens s'étend aux personnes.
- Manac : Mot péjoratif, qui à Alicante signifie "enfant méchant", et, bien qu'il soit également utilisé pour désigner toute personne qui agit ou se comporte de manière immature ou ennuyeuse.
- Menphotisme : Plus qu'un terme, c'est un concept associé à l'idiosyncrasie d'Alicante. En gros, il qualifie l'attitude d'une personne qui ne se soucie pas de tout, et qui a tendance à ne rien faire, malgré les doléances ou juste les revendications. Il vient du valencien m'en fot/ Je suis indifférent.
- Ressort: Cela signifie "miette". Dans la ville d'Alicante, la coca typique est la mollitas, un type de gâteau qui utilise une base fine et croustillante à laquelle est ajoutée une autre couche de pâte sous forme de chapelure (les "mollitas"), plus dense et plus moelleuse.
- Pardale : En valencien, oiseau. L'usage qui en est fait à Alicante est péjoratif et fait généralement référence à une personne naïve qui peut être facilement trompée. L'équivalent en espagnol est "pardillo".
- potreux : Un exemple clair de l'utilisation d'un langage qui n'a pas grand-chose à voir avec ce que son sens original est supposé être. En espagnol, "tener pouliche" signifie avoir de la chance; A Alicante, "être potroso", c'est être insupportable, ce qui s'applique généralement aux enfants agités ou qui causent de nombreux problèmes.
- En retard ou : Ce n'est pas un mot exclusif à Alicante, mais il a commencé à se renforcer il y a une décennie avec le boom des loisirs dans le centre pendant les week-ends, au point que la ville elle-même Ayuntamiento a inventé (brièvement) le terme dans ses campagnes promotionnelles. Il consiste à sortir boire un verre dans la période qui va de l'après-dîner à la nuit.
- sanguango. Il vient du castillan « zanguango » : personne, généralement corpulente, qui se comporte maladroitement. À Alicante (et dans d'autres parties de la Communauté valencienne), un "sanguango" est une personne qui ne parvient pas à réussir dans la vie ou une personne sans emploi ni avantage.
- Voyons. Plus qu'un mot, c'est un exemple d'un phénomène qui se produit à Alicante : le rotacismo. Il consiste essentiellement à assembler les mots et à changer les es en r lorsque l'un des termes se termine par la lettre S et que le suivant commence par une voyelle ou un H. "Vamoraver" est un exemple très courant (et largement utilisé) , mais c'est Il peut s'appliquer à de nombreuses autres expressions comme « larhoguerar », par exemple.
Enfin, cette liste ne serait pas complète sans une expression qui fait référence à la mesure du temps utilisée exclusivement dans la ville d'Alicante et qui divise l'année en deux périodes clairement différenciées : "Demi-feux de joie", en référence à tout ce qui précède la grande fête de la semaine du 24 juin, et "en pasar Hogueras", comme point de référence pour tout ce qui vient après.
Juan Legaz Palomares.